Jean-Marc Vivenza, né en 1957 à Vinay (Isère), est un philosophe, écrivain, et musicologue français dont les travaux se sont orientés vers l'ésotérisme. S'étant consacré tout d’abord à la musicologie, il fut également compositeur, chercheur en électroacoustique et théoricien du "bruitisme futuriste". Il est à présent, (après avoir étudié la pensée du docteur bouddhiste indien Nâgârjuna et l'œuvre de René Guénon), plus particulièrement intéressé au martinisme, à la pensée de Jacob Boehme, Joseph de Maistre, Martinès de Pasqually, Louis-Claude de Saint-Martin et Jean-Baptiste Willermoz.
Expériences musicales
Après des études de philosophie, de musicologie et d'histoire de l'art, Jean-Marc Vivenza travaille dans un premier temps au Musée d'Art Moderne de la ville de Grenoble. Cependant, alors qu'il développait depuis 1976 une étude des principes spécifiques de l'art sonore, en 1983 il fonde l'Electro-Institut, un collectif destiné à promouvoir les idées qui donnèrent naissance au bruitisme et au futurisme et où il poursuit une recherche musicologique centrée sur les conceptions du bruitisme futuriste.
Cet Institut devient à Grenoble une sorte de centre expérimental de la matière sonore ; c'est là où seront pensées et réalisées les œuvres fondamentales qui marqueront fortement de par leur radicalité la « musique industrielle » de 1980 à 1990, faisant à l'époque de Vivenza une référence unique à l'intérieur du milieu musical contemporain.
Il développe une activité internationale où il donne à entendre et à voir le résultat de ses conceptions sonores et visuelles. Sous son nom patronymique, Vivenza, ce dernier se livrant parfois à des expériences sonores surprenantes, sera plusieurs fois programmé dans de nombreux festivals internationaux de musique d'avant-garde aux côtés de Iannis Xenakis, Brian Eno, Hans-Joachim Roedelius, Laibach, Test Dept, etc.
Il réalise, en 1985, les « Servomécanismes », qui incorporent les notions « bruitistes » du futuriste italien Luigi Russolo (1885-1947), avec les techniques contemporaines d'asservissement acoustique conjuguées à un souci du formalisme visuel. Ces pièces sont aujourd'hui la propriété du Musée d'Art Contemporain de Lyon. Elles ont fait l'objet de nombreuses installations dans plusieurs pays (Allemagne, Hollande, Italie, Japon et États-Unis). L'intégralité de l'œuvre bruitiste de Vivenza est en cours d'édition par le label phonographique Rotorelief.
Recherche théorique
Vivenza a toujours cherché à fournir un corpus théorique à sa pratique du bruitisme futuriste. Il a ainsi élaboré une problématique, selon son expression, de "l'essence futuriste de la technique".
Il a engagé depuis ses premiers travaux une réflexion portant sur le sens philosophique de la puissance du négatif. Elle porte sur l'être de la technique, compris comme "forme du devenir dialectique" ; il considère que "la technè est au coeur du Logos, au cœur du dynamisme vital de la matière", de ce fait pour lui "l'homme ne domine pas la nature par la technique", il porte simplement à jour des virtualités, des puissances, des forces nocturnes, des principes propres à la substance de "l'être".
Il a engagé depuis ses premiers travaux une réflexion portant sur le sens philosophique de la puissance du négatif. Elle porte sur l'être de la technique, compris comme "forme du devenir dialectique" ; il considère que "la technè est au coeur du Logos, au cœur du dynamisme vital de la matière", de ce fait pour lui "l'homme ne domine pas la nature par la technique", il porte simplement à jour des virtualités, des puissances, des forces nocturnes, des principes propres à la substance de "l'être".
À compter de 1990, alors même qu'il prenait de plus en plus ses distances d'avec le monde de la création contemporaine jusqu'à finalement s'en éloigner presque totalement, Vivenza réoriente son activité vers une réflexion métaphysique dans laquelle il intègre les principales données de ses conceptions antérieures portant sur les forces telluriques et le devenir dialectique de la nature, dans une analyse générale de la puissance du négatif qu'il résume en édifiant une théorie de "l'ontologie négative" qui devient l'objet principal de son activité intellectuelle.
Ceci le conduit, après avoir animé pendant quelque temps le cercle philosophique "Hélios" très inspiré par l'œuvre de Julius Evola et de Martin Heidegger, avec son ami le philosophe et poète italien Omar Vecchio (1962-2000), à entamer une étude du nihilisme, en passant par un questionnement du sens de la négation chez les néoplatoniciens, en particulier Jamblique, Proclus et Damascius, sans oublier la théologie négative de Denys l'Aréopagite, qui l'amène à s'intéresser à l'idée de "non-être", de "rien", de "néant", de pure "vacuité" (sûnyatâ) et à se mettre à l'école de celui qui en fut le plus grand théoricien, le docteur bouddhiste indien Nâgârjuna (iiie siècle).
Ésotérisme
Vers 1993 Jean-Marc Vivenza réincorpore dans son étude la notion de « tradition » se consacrant au passage, par l'écriture d'un dictionnaire, à un examen de l'œuvre de René Guénon et de Jacob Boehme puis, s’apercevant de la pertinence des thèses de l'ésotérisme occidental à propos de la question de l'anthropologie, repense les grands axes de sa métaphysique à la lumière de la pensée de Joseph de Maistre.
Cela l’amène à s'intéresser à l'œuvre de Martinès de Pasqually, Louis-Claude de Saint-Martin et Jean-Baptiste Willermoz, trouvant dans les principes de l’illuminisme initiatique du xviiie siècle, une source doctrinale capable de véritablement "penser" la notion de "chute" (ou "péché originel" selon la terminologie de la théologie chrétienne) et de se confronter aux idées de « corruption » et de "dégradation", thèmes qui reprennent, en l'éclairant, la problématique de "l’ontologie négative", portant à une authentique confrontation avec les racines mêmes du mal par le biais de l'ésotérisme.
Livres
Études musicologiques :
« La matérialité objective du bruit », Electro-Institut, 1983.
« Espaces sonores collectifs », Electro-Institut, 1983.
« Fondements bruitistes d’action », Electro-Institut, 1984.
« Le Bruit et son rapport historique », l'Œuvre bruitiste, 1984.
« De la domination formelle à la domination réelle », FER, 1991.
« Le bruitisme futuriste et sa théorie », Electro-Institut, 1994.
« Une abstraction subjective : la musique dite « concrète », Electro-Institut, 1994.
« L’essence futuriste de la technique », Electro-Institut, 1997.
« L'essenza futurista della tecnica », Simultaneita, no 1, 1997.
« La matérialié dynamique du devenir », Electro-Institut, 1999.
Publications :
« L'Œuvre Bruitiste », no 1 à 3, (1987-1989).
« Volonté Futuriste, no 1 à 27 », (1989-1993).
« Hélios », no 1 à 13, (1994-2000).
Liens externes :
Conférence sur "l'art des bruits futuriste", Québec, 1999.
"Modes Réels Collectifs" (extrait)
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