Dada est un mouvement intellectuel, littéraire et artistique qui, pendant la Première Guerre mondiale, se caractérisa par une remise en cause, à la manière de la table rase, de toutes les conventions et contraintes idéologiques, artistiques et politiques.
Malgré la Première Guerre mondiale, Dada connut une rapide diffusion internationale.
Ce mouvement a mis en avant l'esprit d'enfance, le jeu avec les convenances et les conventions, le rejet de la raison et de la logique, l'extravagance, la dérision et l'humour. Ses artistes se voulaient irrespectueux, extravagants, affichant un mépris total envers les « vieilleries » du passé comme celles du présent qui perduraient. Ils recherchaient la plus grande liberté de créativité, pour laquelle ils utilisèrent tous les matériaux et formes disponibles. Ils recherchaient également cette liberté dans le langage, qu'ils aimaient lyrique et hétéroclite.
Création de Dada
Le terme Dada est inventé en février 1916 à Zürich (Suisse) par les poètes Hugo Ball, Tristan Tzara et les peintres Jean Arp, Marcel Janco et Sophie Taeuber-Arp. Ils investissent une grande taverne, celle de la Spiegelgasse dans le quartier du Niederdorf, la transforment en café littéraire et artistique et la rebaptisent « Cabaret Voltaire ».
Création de Dada
Le terme Dada est inventé en février 1916 à Zürich (Suisse) par les poètes Hugo Ball, Tristan Tzara et les peintres Jean Arp, Marcel Janco et Sophie Taeuber-Arp. Ils investissent une grande taverne, celle de la Spiegelgasse dans le quartier du Niederdorf, la transforment en café littéraire et artistique et la rebaptisent « Cabaret Voltaire ».
L’explication la plus courante de l'origine du mot est celle du hasard ludique : un dictionnaire ouvert au hasard et un coupe-papier qui tombe sur le mot « dada ». En réaction à l'absurdité et à la tragédie de la Première Guerre mondiale et en opposition avec tous les mouvements se finissant en -isme, ils baptisent le mouvement qu'ils viennent de créer de ce nom. Dada n'est « ni un dogme, ni une école, mais plutôt une constellation d'individus et de facettes libres », précisait à l'époque Tristan Tzara].
Hétéroclite et spontané, Dada s'est aussi imposé comme un mouvement sans véritable chef de file. Tous les dadaïstes étaient présidents.
Marc Dachy a donné de nombreuses versions de l'origine du mot, jusqu'à citer le peintre Paul Gauguin qui avait déclaré : « Quant à moi, j'ai reculé dans mon enfance jusqu'à mon dada » ; ainsi, selon Giovanni Lista, il y aurait une volonté délibérée d'ancrer le mouvement dans un retour aux valeurs de l'enfance : Hugo Ball, le fondateur du mouvement déclara, avant la guerre, qu'il devait « sauver le petit cheval de bois ». Il note dans son journal à la date du 18 avril 1916 : « Dada signifie « oui, oui » en roumain, « cheval à bascule » et « marotte » en français.
Pour les Allemands, c'est un signe de naïveté un peu folle, de lien très étroit entre la joie de la procréation et la préoccupation pour la voiture d'enfant. »
Développement de Dada...
Un peu avant la fin de la guerre, des mouvements Dadas sont créés dans les grandes villes allemandes Berlin, Hanovre et Cologne. Les différents « Manifestes » parviennent à Paris, malgré la censure et le « bourrage de crâne » contre tout « germanisme ».
Succédant à des révoltes individuelles et solitaires contre la civilisation occidentale — Arthur Rimbaud a « assis la beauté sur ses genoux et l'a trouvée amère » —, cristallisée par l'épreuve du conflit de 1914-1918, la contestation culturelle de Dada se manifeste par la truculence provocatrice et la dérision, souvent au cours de manifestations publiques.
Hannah Höch qui dessinait des patrons de couturier pour une revue, les utilisait en découpage sauvage pour en faire des collages politiques.
Pour la première fois, les femmes sont acceptées comme artistes à part entière, camarades de jeu et complices des manifestations, « traitées comme des collègues » et non plus seulement comme des amantes, des « amatrices douées » ou des « objets de sublimation dans l'art ».
La fin de Dada...
En France, à partir de 1920, Dada s'essouffle, André Breton trouve que « Dada tourne en rond ». Louis Aragon, dans son Projet d'histoire littéraire contemporaine, fait mourir dada dès 1921-1922. Il dit aussi que les « Vingt-cinq poèmes » de Tristan Tzara « l'avaient saoûlé toute sa vie ». En novembre 1921, la revue belge Ça Ira !, dans un numéro dirigé par Clément Pansaers, proclame que Dada est mort.
Selon l'historien Marc Dachy, le procès contre Maurice Barrès marque la décomposition véritable des dadaïstes. La « Mise en accusation et jugement de Maurice Barrès pour crime contre la sûreté de l'esprit » n'était pas sans déplaire à Tzara, Francis Picabia, Georges Ribemont-Dessaignes, Erik Satie, ou Clément Pansaers, qui s'opposaient à l'idée d'un tribunal, et plus particulièrement d'un tribunal révolutionnaire.
Tzara n'intervient que comme témoin, laissant à Breton le soin de diriger le procès. Le procès tourne rapidement en plaisanterie, ce qui n'était pas le souhait de Breton.
Tzara s'exclame : « Je n'ai aucune confiance dans la justice, même si cette justice est faite par Dada. Vous conviendrez avec moi, monsieur le Président, que nous ne sommes tous qu'une bande de salauds et que par conséquent les petites différences, salauds plus grands ou salauds plus petits, n'ont aucune importance. »
Breton intervient : « Le témoin tient-il à passer pour un parfait imbécile ou cherche-t-il à se faire interner ? »
Tzara répond : « Oui, je tiens à me faire passer pour un parfait imbécile et je ne cherche pas à m'échapper de l'asile dans lequel je passe ma vie. »
Le fondateur du mouvement quitte violemment la salle, aussitôt suivi par Picabia, et ses amis, au moment où Aragon commence son plaidoyer, plus contre le tribunal que contre Barrès, qui fut d'ailleurs condamné à vingt années de travaux forcés.
Au mois de juin suivant, le salon Dada organisé par Tzara à Paris est dédaigné par André Breton et Marcel Duchamp refuse tout envoi pour cette exposition, à l'exception d'un télégramme avec les deux mots : « Pode Balle ».
La soirée Dada du 6 juillet 1923 organisée par Tristan Tzara au théâtre Michel marque la rupture définitive entre Dadaïstes et surréalistes (André Breton, Robert Desnos, Paul Éluard et Benjamin Péret).
Face aux violentes interruptions des surréalistes : Breton, d'un coup de sa canne, casse le bras de Pierre de Massot, un journaliste (et non Tzara) appelle la police qui intervient. La soirée prévue le lendemain est annulée.
Les Artistes Dadas...
Écrivains, peintres, plasticiens, cinéastes, danseurs, photographes et même quelques musiciens, Dada a traversé toutes les expressions artistiques de son temps. Parmi les plus connus, Jean (ou Hans) Arp, Tristan Tszara, Hugo Ball, Marcel Duchamp, Francis Picabia, Man Ray, Max Ernst, Raoul Hausmann, Hannah Höch, Kurt Schwitters, Clément Pansaers, Richard Huelsenbeck, Georges Ribemont-Dessaignes... Pour la musique, on fait le plus souvent référence à Erik Satie, John Cage, sinon aux performances d’Hugo Ball (Karawane, Wolken, Katzen und Pfauen, Totenklage, Gadji beri bimba, Seepferdchen und Flugfishche), qui ont toutes été créés en 1916. Il ne faut pas oublier non plus les légendaires "ursonates" de Kurt Schwitters.
Le mouvement Dada : De l'anti-art à l'art...
Ici, c'est ici Stieglitz, foi et amour (1915), de Picabia
Dada fut beaucoup plus une riposte à une situation historique, sociale, politique qu'à une phase précise de l'histoire de l'art. Et même lorsque Dada semble ne parler que de l'art, il vise aussi autre chose : une certaine idée de l'ordre, du rationnel, de la logique, une certaine conception de la morale, une certaine image de la société et du bon sens. Et c'est d'emblée cette position agressive à l'égard de l'art qui le sépare des autres avant-gardes. Les critiques à son égard sont d'autant plus exacerbées qu'il refuse, dès cette époque, toute intégration dans un chapitre de l'art moderne.
Pourtant si Dada disparaît de la scène historique après 1923, son esprit a survécu en d'innombrables métamorphoses : aux États-Unis, qu'il s'agisse de Néo-Dada (Robert Rauschenberg, Jasper Johns) du pop'art (Roy Lichtenstein, Claes Oldenburg, Andy Warhol) ou du happening (John Cage), et en Allemagne et aux États-Unis le mouvement Fluxus (Joseph Beuys, George Maciunas), pour ne citer que les plus importants, en prolongent l'esprit. On n'en finirait pas de montrer tout ce qu'ils doivent à Duchamp et à l'esprit dada.
Enfin, même en France, à travers les Nouveaux Réalistes (Tinguely, Hains, Arman, Yves Klein), Ben (Vautier), le situationnisme ou le post situationnisme, comment ne pas déceler la permanence d'un certain esprit dada ? Si les manifestations dadaïstes zurichoises ressemblent davantage aujourd'hui à des canulars de collégiens, il y a aussi un esprit de révolte absolu, une volonté de rupture, une soif d'authenticité, un immense éclat de rire que nous a légués le mouvement Dada et qui, comme un élixir magique, confère à ses représentants, les « vieillards-dada », une éternelle jeunesse.
Les artistes adhérant au mouvement dadaïste possèdent tous les même dénominateurs communs : esprit irrévérencieux et léger, capacité de pouvoir créer de toutes les façons possibles, recherche de la liberté sous toutes ses formes.
Quant à l'influence sur l'art contemporain du dadaïsme, nous ne devons pas le néglige r: le Pop-art, le Nouveau Réalisme, les Assemblages et les objets que nous proposent l'art contemporain en sont des exemples frappant. Marcel Duchamp nous apporte à ce sujet un avis contradictoires :
« Ce Néo-Dadaisme, qu’on nomme maintenant Nouveau Réalisme, Pop-art, Assemblage, etc. est une distraction à bon marché qui vit de ce que Dada a fait. Lorsque j'ai découvert les ready-made, j'espérais décourager le carnaval esthétique. Mais les néo-dadaïstes utilisent les ready-made pour leur découvrir une valeur esthétique. Je leur ai jeté le porte-bouteilles et l'urinoir à la tête comme une provocation et voila qu'ils en admirent la beauté esthétique. »
Les Neo Dadaiste...
Néo-Dada est un mineur et son mouvement d'art visuel qui présente des similitudes dans la méthode ou l'intention de Dada oeuvre plus tôt. Bien qu'il revivre quelques-uns des objectifs de dada, le mettre "l'accent sur l'importance de l'œuvre d'art produite plutôt que sur le concept de la génération du travail». [1] Il est le fondement de Fluxus, le Pop Art et Nouveau Réalisme. [2] Neo-Dada se manifeste par l'utilisation de matériaux modernes, l'imagerie populaire, et le contraste absurde. Il nie aussi avoir manifestement concepts traditionnels de l'esthétique.
Le terme a été popularisé par Barbara Rose dans les années 1960 et se réfère principalement, mais pas exclusivement, à un groupe d'œuvres d'art créées à cet égard et la décennie précédente.
Artistes liés à terme comprennent Genpei Akasegawa, John Chamberlain, Jim Dine, Kommissar Hjuler, Jasper Johns, Yves Klein, George Maciunas, Yoko Ono, Nam Juin Paik, Allan Kaprow, George Brecht, Wolf Vostell, Joseph Beuys, Dick Higgins, Ushio Shinohara, et Robert Rauschenberg.
Le néo-dadaïsme n'est pas un mouvement artistique à proprement parlé. Il réunit nombre d'artistes venus d'horizon différents. Figures marginales des mouvements auxquels on les associe généralement, ces artistes ont pour eux un sens marqué de la controverse et de la critique constructive de la société et de l'art modernes. Moins iconoclaste que le mouvement dadaïste dans sa mouvance radicale, le néo-dadaïsme en demeure une sorte d'héritier.
5 ARTISTE NÉO-DADAISTES INSPIRENT LES MUSICIENS
1) Jasper Johns
Considéré comme l'un des instigateurs du mouvement artistique du « Pop art », Jasper Johns a en fait développé un art qui dépasse le simple cadre d'une culture populaire élevée au rang d'art.
Johns se plait à revisiter des objets peu ou prou du quotidien. Il les sort de leur contexte ordinaire, en modifie le mode de présentation, en détourne la visée. Il œuvre a donner un caractère toujours fluctuant à nos représentations. Il invite à une forme de lâché prise, d'abandon de notre volonté de fixer des définitions, de limiter notre appréhension des choses.
Dans cette perspective Johns a recourt à des objets de la culture populaire, mais bien qu'il se soit intéressé à nombres d'objets ordinaires, sur le modèle des ready-made de Marcel Duchamp, c'est sur ceux qui ont pris valeur d'icône qu'il s'attarde.
C'est ainsi que son œuvre comporte une importante série ayant trait au drapeau américain. Les éléments convoqués par Johns n'ont généralement pas uniquement valeur d'exposition, ils sont chargé d'une forte symbolique, personnelle ou communautaire. Il s'agit de réinterroger le rapport de la signification d'un objet vis-à-vis de l'emploi qui en est fait.
L’Art particulier de Jasper John, utilise des figures « minimalistes »de manière « répétées »... De ce fait, on peut l’associé au courant de la musique « minimaliste répétitive ».
2) Robert Rauschenberg
Lui aussi est considéré comme éminent représentant du « Pop art », mais l'art de Robert Rauschenberg est lui aussi doté d'une complexité et d'une diversité qui relève évidemment d'un art de la controverse apparenté à un néo-dadaïsme.
L'art de Rauschenberg est une absorption de la société moderne, son urbanité, son industrialisation par l'art, c'est la vie comme art. Et inversement une absorption de l'art, de ses pratiques traditionnelles, dans la modernité. On retrouve ainsi dans ses œuvres une mixité de pratiques où se côtoient aplats de couleurs dans la plus stricte tradition de l'art picturale, et art du collage, illustration de classique de la littérature tels que L'enfer de Dante et photographies de pin-up, thématiques expressionnistes de l'émoi, et froide utilisation de technique mécaniques.
L’Art particulier de Robert Rauschenberg, fut une source d’inspiration considérable pour les musiciens bruitistes, et les idées derrière la « musique industrielle ». Mixité des sons et des idées, collages, touche expressionnistes au seuil du nihilisme... De ce fait, on peut associer Rauschenberg au courant de la musique « minimaliste industrielle ». Ici, on retrouve autant son influence dans la musique que dans l’imagerie en référence à ce genre musical. Voir à cet effet le style des pochettes des groupes de musique noise, industrielle, et des divers courants post-punk...
3) Yves Klein
Issu du mouvement artistique du Nouveau réalisme, Yves Klein a développé un sens accru du scandale qui le fait inexorablement appartenir au mouvement du néo-dadaïsme.
Celui-ci va s'illustrer tout particulièrement dans trois de ses œuvres. La première, qui prit place dans une exposition parisienne de 1958 intitulée ''le vide pur et simple'', ne donne en fait lieux qu'à des salles d'exposition désespérément vides à l'exception de la présence de l'artiste lui-même. La seconde, qui est annonce d'une certaine manière l'émergence de l'art du happening consiste en l'usage de pinceaux humains. Des femmes nues trempent leurs corps dans de la peinture et en impriment des toiles en se laissant trainer dessus. La troisième œuvre qui retiendra notre attention c'est la série des monochromes bleus de Klein. Comme son nom l'indique cette série se compose de tableau entièrement peint en bleu, un bleu spécial créé par l'artiste.
Au delà du scandale suscité par les travaux de Klein, il faut noter que l'artiste français y voyait une manière d'exhorter une spiritualité au sein même de la modernité. Inspiré de la philosophie zen, Klein aspirait à trouver dans le vide la profondeur de l'âme humaine.
L’Art singulier d’Yves Klein, fut une source d’inspiration ultime pour les artistes performeurs, avec son idée du « happening », sensationnaliste, provocateur, de l’exécution et de la présentation ritualisée de l’œuvre...
Musique de circonstance, petit cérémoniel, œuvres aléatoires, déconcertantes... On voit d’ailleurs se dessiner le mouvement Fluxus, et on retrouve ces éléments exprimés avec beaucoup de dérision et de finesse d’esprit par l’artiste Ben Vautier, membre de Fluxus.
De ce fait, Yves Klein a inspiré beaucoup de musiciens qui se sont adonner au « théâtre musical », au « happening », ou d’autres forme de performances artistiques combinant arts visuels, ritualisation et musique...
4) Fernandez Arman
Ami proche d'Yves Klein, Fernandez Arman est lui aussi issu du mouvement du Nouveau réalisme. Arman mit un certain temps à affirmer son style artistique, et c'est dans des œuvres d'inspirations dada qu'il finit par s'accomplir. Il a développé une technique dite de l'entassement. Il s'agissait d'accumuler diverses ordures du même type dans des panneaux par le biais du polyester liquide.
Ce sens de la provocation en élevant des détritus au rang d'art n'était pas la seule préoccupation de l'artiste. Ses panneaux qui servaient à associer divers objets étaient soumis, selon l'artiste, au hasard, ou plus exactement aux lois du hasard. L'œuvre s'organisait ainsi en fonction de la quantité d'objet qui y était apportée.
Plus que les élucubrations d'un jeune artiste, image qu'Arman aimait cultivait, ces œuvres se révélaient être le résultat d'une minutieuse répartition de la quantité et d'un choix avéré d'objet en fonction de leur valeurs culturelles traditionnelles.
Ce sens de la provocation en élevant des détritus au rang d'art n'était pas la seule préoccupation de l'artiste. Ses panneaux qui servaient à associer divers objets étaient soumis, selon l'artiste, au hasard, ou plus exactement aux lois du hasard. L'œuvre s'organisait ainsi en fonction de la quantité d'objet qui y était apportée.
Plus que les élucubrations d'un jeune artiste, image qu'Arman aimait cultivait, ces œuvres se révélaient être le résultat d'une minutieuse répartition de la quantité et d'un choix avéré d'objet en fonction de leur valeurs culturelles traditionnelles.
On remarque tout de suite les nombreuses correspondances qui se forment entre l’art d’Arman et certains courants musicaux inédits...
On remarque surtout chez les musiciens bruitistes de l’ère "post-punk-industrielle" ces idées qui consistent à élever des détritus au rang d'art, c'est-à-dire donc, faire de la musique avec des détritus, avec des bruits résiduaires, Et les trame sonore se présente alors comme des entassements ou des amoncellements de bruits, récupérations de fragments de sons, agrégats d’échantillonnages, tumultes, cacophonie, de toutes sortes, allant des plus futiles aux plus désagréables tissus sonores...
On remarque surtout chez les musiciens bruitistes de l’ère "post-punk-industrielle" ces idées qui consistent à élever des détritus au rang d'art, c'est-à-dire donc, faire de la musique avec des détritus, avec des bruits résiduaires, Et les trame sonore se présente alors comme des entassements ou des amoncellements de bruits, récupérations de fragments de sons, agrégats d’échantillonnages, tumultes, cacophonie, de toutes sortes, allant des plus futiles aux plus désagréables tissus sonores...
5) Lucio Fontana
On retrouve également cette sensation de la superficialité et de la provocation gratuite chez un artiste comme Lucio Fontana. Ses œuvres les plus édifiantes consistent en effet en des tableaux, souvent monochromes, lacérés en divers endroits. Loin d'un simple nihilisme de l'art et de ses acceptions traditionnelles, le geste de l'artiste est en fait ici une manière d'ouvrir l'espace du tableau, de lui conférer une dimension supplémentaire, aller à l'encontre du plan restreint de la peinture de chevalet. Derrière ce stratagème il y a une profonde interrogation sur le principe d'une fin de l'art, d'une abolition de l'art par lui-même. Délivré de la figuration, comme de son espace, il redevient libre interprétation mais aussi du même coup fin de la création.
Lucio Fontana a inspiré des musiciens dans le sens où les arts visuels comme les arts sonores sont confronté au « nihilisme ». Musicalement parlant, ont peut parler d’un courant d’art qui cherche à anéantir toute raison de faire, toute raison de plaire, c’est ni plus ni moins une forme d’immolation... Certains qualifieront ce genre d’anti-musique. Mais encore une fois, les artistes qui s’adonne à ce genre se disent plutôt enfin délivrés de la figuration, de l’intention, et le but pour l’artiste comme pour le musicien est de retrouver « la libre expression » il redevient libre interprétation mais aussi du même coup fin de la création.
Le Néo Néo-Dadaïsme et le Néo Néoïsme...
Ce mouvement hétéroclite « néo néo-dadaïste » né officiellement en 1987, est, en vérité, apparut au début des années 80... Phénomène de la scène post-punk... Il se range aussitôt du côté du mouvement Néoiste...
Le Néo Néo-Dadaïsme musical est la suite logique du Néoisme initié par l’artiste montréalais Monty Cantsin, dont les idées seront principalement diffusées via l’Art Postal ». (cf : Stamps Art)
En vérité, les dits « néo néo-dadaïstes », seront peu nombreux du côté des arts visuels, et se feront franchement beaucoup plus nombreux du côté des musiciens et des artistes performeurs... Pour la plupart, il s’agira de musiciens qui feront référence au bruitisme, à John Cage, à la musique concrète ou électroacoustique, au minimalisme... et, d’un point de vu musicologique, seront surtout associés aux divers mouvements de musique industrielle, noise, et post-punk...
Parmi les premiers à s’inspirer du dadaisme et du néo-dadaisme ont compte le Nihilist Spasm Band, à considérer comme le premier groupe de musiciens directement dévoués au néo-dadaisme à tendances « nihilistes » et le collectif the Residents, qui à partir de 1973 produisent des enregistrements et donnent des performances dans l’esprit du néo-dadaïsme absurde, ubuesque.
Ensuite on retrouve Nurse with Wound, Asmus Tietchens, Last Few Days, Étant Donnés, Pacific 231 (Pierre Jolivet), Hirsche nicht aufs Sofa, Crash Course in Science, etc... des musiciens qui chacun à leur manière s’inspire des idées néo-dadaistes.
Maintenant les termes de « néo néo-dadaïsme » et enfin de « néo néoïsme » furent officiellement initié par un collectif d’artistes ayant un penchant pour la dérision et qui pour la plupart utiliseront des pseudonymes ; il s’agit entre autre de Mikis Zêdka (alias Mr. Dada Boum), Karol Simoneau (alias Morvel), Arpad Szekely (alias Alpha Amas, alias Sgt. Alarme), Patrick St-Martin (alias Saint Glin Glin, alias Professeur Martellement), qui formeront le groupe à performances « Dada vrac Vacarme ».
Quelques artistes plasticiens ont participé de près ou de loin à ce mouvement artistique mais sans vouloir s’y associer franchement, comme, entre autre : Ben Ito, Gala, Matthieu Gauvin, Louise Côté, Melinda Pomerleau...
Quant à Istvan Kantor alias Monty Cantsin, curieusement, il refusa toujours de sympathiser avec ce mouvement artistique qui allait dans le même sens que ses idées... Encore plus curieux : Monty Cantsin faisait des performances artistiques qui étaient absolument dans l’esprit de l’ère post-punk industrielle et il se servait souvent de musique bruitiste, industrielle durant ses prestations. Il réalisera même deux albums sur l'étiquette montréalaise YUL : "Neoist Songs" et "Mass Media"
Plusieurs artistes dévoués à ce genre multidisciplinaire allant dans le sens du néoisme cherchèrent à collaborer avec Monty Cantsin ou avoir son approbation, mais sans réponse de sa part...
C’est d’ailleurs la raison pourquoi le mouvement se présenta par la suite comme étant « néo néoiste »... une manière de rétorquer de manière absurde à l’indifférence de Cantsin, qui en vérité avait déjà toutes sortes de démêlés avec ses complices quant à la paternité du mouvement néoiste lui-même.
À partir de 1987 le collectif Dada vrac Vacarme donne des performances musicales particulièrement inusitées ou se mêlent sculptures sonores, emploie de machines à bruits, peinture en direct, costume, danse, lecture de poésie, mise en scène, rituels absurdes, humour... Dans la tradition des spectacles et revues dadaïstes, par exemple des fameuses mises en scène d’Hugo Ball.
À partir de 1987 le collectif Dada vrac Vacarme donne des performances musicales particulièrement inusitées ou se mêlent sculptures sonores, emploie de machines à bruits, peinture en direct, costume, danse, lecture de poésie, mise en scène, rituels absurdes, humour... Dans la tradition des spectacles et revues dadaïstes, par exemple des fameuses mises en scène d’Hugo Ball.
Le Dada vrac Vacarme présente d’abord le spectacle inconvenable intitulé : « Caca flac Cascade », ensuite « Dada trucs Concert », et enfin « Mort au Public ». Cette suite de performances musicales « néo néo-dadaïste » a été sommairement diffusée sur cassettes audio... À la fin des années 80, le collectif se présente comme étant « néo néoiste ».
D’autres formations musicales emboiterons le pas, et se joindrons au mouvement dit néo néoiste... Entre autre, Redshift Subunit, The Sodality, The Haters, Coda 3 Dr Ama, Words of Anger, Debasement, Human Remains, Electro Static Cat, Sofa, R. Mutt, Hertz Hybrides, Randy Grief, Lieutenant Caramel... Plusieurs de ces formations musicales ont rarement été vues en concert, et ne se sont pas imposée par leurs prestations mais par leurs enregistrements... Pour la plupart, des auto-productions et auto-éditions.
Lieutenant Caramel (Philippe Blanchard) est de ceux-ci. Pour sa part, il composera sa musique dans son studio personnel, le Studio Acteon, maintenant devenu le Studio Forum à Annecy. Philippe Blanchard sera un des membres fondateurs du Festival « Bruit de la Neige » à Annecy et participe annuellement au Festival « Musique et Art Visuel » (Notre Dame de Monts - Vendée), et au Festival « Futura » (Crest – Drôme).
Au début les néo-néoïstes sont ni plus ni moins les néoïstes qui œuvrent en marge du mouvement officiel.
Le Néoisme selon cantsin se réfère d’abord à cette stratégie qui consiste à semer la confusion et à prendre « les grands moyens » pour se faire entendre. Les néo-néoïstes renchérissent de plus belle...
Ceux-ci, pour la plupart, ont agi en semi-privées, par exemple lors de concerts privés, dit Concerts d’Appartement ou Loft (on parle parfois même de musique de sofa). Concerts connus plus particulièrement sous le nom de Festivals appartement qui ont eu lieu en Amérique du Nord, en Europe et en Australie entre 1980 et 1998 et dont la promotion faite à partir de publications et de fanzines ont surtout cherché à incarner la confusion et le jeu de la radicalité, plutôt que de le décrire de quoi il s’agissait. Par conséquent, les événements néoistes et l'écriture Néoiste ont connu un affaiblissement de leur identité propre, et ouvrirent plutôt toutes sorte de débat au sujet des notions sacrées de propriété et de vérité.
La majorité des artistes, musiciens, performeurs du courant néo néoïste ont fini par converger vers un optique qui regroupe tous les arts contemporains sous une même bannière... Priorisant les arts multidisciplinaires, ouvert à toutes les tendances, explorant toutes les avenues et ayant recours à toute la gamme des formes d’expressions.
De fait, dès ses premiers balbutiements, le mouvement néo néoïste se dilue dans les divers mouvements d’arts contemporains. Plusieurs musiciens ayant participé au mouvement Néo Néoïste, s’étant adonné à la musique bruitiste industrielle de l’ère post-punk on fini par rejoindre les rangs des musiciens qui œuvrent sous les bannières de « musique actuelle », « musique contemporaine ». voire de « post-modernisme »!
« Chaque décennie a ses Néoistes et leur situation est toujours différente. Nous avons formé un réseau afin de nous révolter contre l'oppression et nous espérons que nos efforts finiront avec des grandes expositions rétrospectives dans les musées les plus reconnus du monde parce que nous savons que chaque révolution termine avec l'emprisonnement et l'exécution de ses leaders et participants. » (Monty Catsin)
Hugo Ball
Hugo Ball
"Gadji Beri Bimba" (1916)
Nihilist Spasm Band
Étant Donnés
"Le Paradis Blanc" (1983)
Nurse with Wound
The Haters
"at the Grove" (1988)
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