lundi 7 janvier 2013

LUIGI RUSSOLO


Luigi Russolo, né le 30 avril 1885 à Portogruaro (Province de Venise) et mort le 4 février 1947 à Cerro di LavenoLuigi Russolo, grandit dans une famille de musiciens : son père, qui est horloger de profession, joue de l'orgue à l'église et ses deux frères sont pianiste et violoniste. Il commence l'étude du violon mais l'abandonne alors qu'il est âgé de seize ans en faveur de la peinture. 

Luigi Russolo est considéré comme le père de la musique bruitiste.

RUSSOLO LE PEINTRE...


En 1909, il expose à la Famiglia artistica, une galerie de Milan. C'est à cette occasion qu'il rencontre Umberto Boccioni et Filippo Tommaso Marinetti, fondateur du futurisme, auquel il adhère en signant le Manifeste des peintres futuristes (11 février 1910) et le Manifeste technique de la peinture futuriste (11 avril 1910).

Il participe aux expositions futuristes en traitant de thématiques liées à la ville, à la vie nocturne, à la vitesse, au travail, au portrait. Son langage plastique est assez varié (voir ses tableaux réalisés entre 1910 et 1913 : Éclairs, Solidité du brouillard, Dynamique d'une automobile, Autoportrait futuriste, Lignes-forces de la foudre).

RUSSOLO LE MUSICIEN...

Luigi Russolo (left) and his assistant Ugo Piatti with their Intonarumori

En réponse au Musica Futurista de son ami, le musicien futuriste Francesco Balilla Pratella, Luigi Russolo écrit le 11 mars 1913 un manifeste intitulé « L'Art des bruits », où il théorise notamment l'emploi du son-bruit dans le domaine musical et prévoit l'avènement d'une musique nouvelle qui trouvera son inspiration dans les nouveaux bruits produits par les machines inventées par l'homme. Ce manifeste et l'ensemble des théories développées par Russolo constituent aux yeux de certains « les bases du renouveau musical duxxe siècle ». Russolo étend la musique jusqu'à lui faire accepter tous les sons et bruits imaginables.

Par la suite, il réalise avec Ugo Piatti des machines sonores baptisée « Intonarumori » (littéralement "joueur de bruits"), qui préfigurent ce que seront plus tard la musique concrète et la musique électronique. Luigi Russolo abandonne la peinture pour se concentrer sur la musique.

Luigi Russolo's "intonarumori" in 1919
"Intonarumori"

Les concerts futuristes qu'il dirige à partir d'avril 1914, dont celui de Paris en 1921, attirent un public nombreux, parmi lesquels Igor Stravinski, Darius Milhaud, Maurice Ravel, Alfredo Casella, Piet Mondrian.

Refusant de s'inscrire au parti fasciste à l'époque où le mouvement futuriste devient l'art officiel sous Mussolini, il est mis à l'écart du futurisme, mais s'en rapprochera de nouveau plus tard.

Ses influences...

Enharmonic notation for intonarumori by Luigi Russolo ("Risveglio di una città")

Les enregistrements phonographiques de ses performances novatrices sont restées peu nombreuses et elles sont jugées peu convaincantes aux yeux de certains, et c'est avant tout le texte de l'Art des bruits (dont une édition française est parue en 1975, préfacée par l'historien Giovanni Lista), qui est considéré comme un acte fondateur d'une bonne partie de la musique du nouveau siècle, de la musique bruitiste à la musique industrielle.

L'influence des idées de Russolo est indéniable chez certains créateurs, en particulier Jean-Marc Vivenza qui théorisa et mit en pratique l'idée de musique bruitiste en référence aux théories de Russolo, et des groupes comme Nurse with Wound, La Sonorité Jaune, Hertz Hybrides, Lieutenant Caramel, ou encore, dans un autre registre, les Test Dept, Die Krupps, Einstürzende Neubauten qui composent de véritables "odes aux bruits" et chantent l'ère industrielle au moyen d'"instruments" aussi incongrus que des bétonnières, tronçonneuses ou marteaux piqueurs.



VOICI QUELQUES ÉCHANTILLONS DE SES ŒUVRES MUSICALES...



Luigi Russolo
"Veglio Di Una Città"

(tiré de "Die Kunst der Geräusche")
enregistré en 1913 - interprétation : Luigi Russolo

Luigi Russolo
"Canzone Rumorista"

Luigi Russolo
"Corale"  (1921)

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